Le Cheylard, Mercredi 19 octobre 2022
Il est 11h15, trois petits lutins sont venus découvrir ce qui pouvait bien se passer dans le parc du Château de la Chèze en cette belle journée d’automne ensoleillée! Floriane et Cécile les accueillent.
Après avoir trouvé refuge dans le tronc d’un séquoia majestueux, regardé le Manitou qui déposait Alain sur le toit du château, fait le tour du château, grimpé sur les murets, ramassé des marrons et les feuilles aux mille couleurs, nous nous sommes assis dans l'herbe pour réveiller un petit pouce visiblement très fatigué ce matin !
Une fois réveillé, il nous a invités à nous présenter en chanson, puis nous a emmenés avec lui, trouver "des pommes et puis des noix, des champignons", "des blancs, des bleus et des oranges..., des petits gros, des grands, des minces, des tout petits et des géants !" et des marrons…
C’est en ronde chantée que nous avons ainsi pu mettre les « fruits d'automne dans nos paniers », et ils y faisaient rouli roula, trois pas en avant, trois pas en arrière, trois pas sur le côté, trois pas de l’autre côté » !
Le coeur et le corps réchauffés, nous avons pu partager ensemble nos repas, rejoints par les plus grands.
À 13h30, 5 grands et une petite grande, ont été invités à délimiter un rectangle qui nous servirait de scène.
Nous pouvions donc nous élancer ! Et on a commencé par marcher dans cet espace, en silence. Sur les visages apparaissent quelques questions, inquiétudes peut-être? Ai-je vraiment envie d’être là finalement? Vais-je devoir m'exposer devant les autres? On va faire quoi après?
Ce moment de déambulation est l'occasion pour l’adulte de commencer à observer chacun, son rythme, son port, son regard, de se lier à eux pour mettre son être au diapason des leurs, et être en mesure de trouver la manière dont il pourra accompagner chacun au fil de la séance et de l’année.
Puis est arrivé le temps où la marche s’est transformée...
1 clap : Stop, 2 claps : on repart. Chacun se regarde, les sourires aparaissent, la curiosité, l’écoute, l’unisson.
1 clap : stop, on serre la main de son voisin pour lui dire bonjour, 2 claps on repart. Premières gènes, premiers contacts physiques…
On se met en cercle : chacun est invité à dire son nom comme il aimerait que les autres le disent. Le cercle le répète le plus fidèlement possible, si cela nous convient, le voisin prend la parole…
Les présentations sont faites, on reprend la marche.
1 clap suivi d’un nom d'animal : on marche comme lui,
1 clap suivi d’un de leur prénom : c’est celui qui sera imité par tout le groupe...
Et au clap suivant, tout le monde s'arrête. 3 filles, 3 garçons : les garçons sont les statues, les filles sont des sculpteurs, on se respecte, on s’écoute, on prend soin et on rigole!!!
Puis les filles deviennent aveugles et les garçons leur guide… les premiers accidents, on peaufine les règles, on ajuste et on revient.
Une fois le corps échauffé, la glace brisée, les rencontres faites, la confiance installée, on se concentre sur la respiration, puis on joue avec les différentes émotions…
Nous voilà prêts pour une histoire :
Nous naissons tous avec au fond de nous un précieux trésor : un humain merveilleux en germe.
Chaque trésor est unique, mais tous les trésors ont un point commun : il sont tissés de lumière et d’amour. Ils sont reliés entre eux par un fil d’or, un fil d’or qui est également relié aux étoiles, aux pierres, au plantes et à tous les animaux.
Lorsque nous naissons, ce sont les personnes qui nous accueillent qui ont la responsabilité de le nourrir et le faire grandir. Parfois ce sont nos parents, parfois ce sont d’autres personnes.
En proposant aux enfants ces moments d’ateliers, de fêtes et tout ce qui viendra par la suite, nous, Cécile et Floriane, et toute l'association Terre d’Envol, nous engageons à prendre avant toute chose, soin du trésor de chacun et de tout ce à quoi il est relié.
Il arrive que certaines personnes n'aient pas eu l'opportunité ni réussi à suffisamment nourrir ce germe d'humain merveilleux, et ne soient pas en mesure de nous aider à faire grandir le nôtre.
Mais par chance, en grandissant, grandit en nous la possibilité de prendre soin nous-mêmes de ce trésor et de le faire grandir.
Il est des moments où nous parvenons à sentir ce trésor en nous, et où nous parvenons, par nous-mêmes, à le nourrir pour qu’il grandisse de jour en jour. Il en est d'autres où nous avons très envie de le faire grandir mais où nous ne parvenons pas à trouver le bon chemin.
Il existe plein de manières de trouver ce chemin ! On peut notamment s’inspirer de personnages merveilleux, d’histoires qu’on a vécues, entendues, qu’on a vues ou qu’on invente!
Et aujourd’hui nous leur offrons l’histoire de Saint Martin.
Elle résonne dans le silence qui suit, puis chaque enfant est invité à trouver un petit coin de nature dans lequel il se sente bien, et à aller chercher au fond de lui une histoire qui ressemble à celle de Saint Martin qui coupe sa cape en deux pour la partager avec le mendiant, de Saint Martin qui décide de se présenter devant l’ennemi sans arme ni protection, et devant qui l’ennemi a rebroussé chemin.
Sentir en soi un moment où nous avons agi en résonnance parfaite avec notre trésor, ou bien pu percevoir le trésor merveilleux d’une personne dans une scène de la vie. Ils pouvaient aussi inventer une histoire si cela leur était plus facile...
Chacun prend le temps dont il a besoin, on a le temps. Tout le monde rejoint la scène quand il est prêt. Ceux qui le souhaitent racontent leur histoire, les autres écoutent, ressentent.
Nous décidons de nous retrouver deux demi-journées durant les vacances pour créer ensemble quelque chose que nous pourrons offrir à tous, petits et grands, lors de la fête de la Saint Martin et des lanternes qui se tiendra le 19 novembre.
Cette histoire de trésor merveilleux sera la base de nos futures rencontres. Elle permettra d’établir ensemble les règles de notre groupe pour que le trésor de chacun soit suffisamment en sécurité pour pouvoir grandir sereinement, elle nous invitera à une fin d’année tournée vers les autres de manière juste, en restant à l’écoute de son trésor, dans le partage plutôt que dans le sacrifice… Et plein d’autres choses que nous ignorons encore !
Il est 14h50 : on refait les statues et les aveugles, c’était trop bien ! On entend à nouveau le prénom de chacun tel qu’il aimerait qu’il résonne jusqu’à la prochaine fois.
On a hâte!
Cécile
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